David Simard, Documentariste David Simard, Documentariste
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Making-of de
Ville-Marie

« Être actrice,
c’est la sublimation
de la féminité. »

Monica Bellucci
13|09|2017 Écrit par
David Simard

J’ai réalisé pour Max Film le making-of du film Ville-Marie. Mon mandat consistait aussi à produire de courtes capsules pour faire la promotion du film sur Internet, dont certaines sont désormais en ligne.

https://www.facebook.com/VilleMarieLeFilm

Aux origines du film, il y a un scénario finement écrit, très littéraire, qui a immédiatement séduit Monica Belluci lorsque Guy Édouin a pris le pari fou de le lui envoyer. C’est avec ce même projet de long métrage que le réalisateur a été sélectionné par le Festival de Cannes pour prendre part en 2014 à l’Atelier de cinéfondaction qui favorise les rencontres entre jeunes cinéastes et producteurs.

Dans ce film, le travail de nuit en ambulance et à l’hôpital occupe une grande place. En fait, comme le scénario de Ville-Marie est presque exclusivement nocturne, le tournage l’était également, ce qui créait une situation particulière. Pour représenter ce travail de nuit, les travailleurs sur le plateau devaient eux-mêmes imposer ce rythme à leur corps et en expérimenter les effets : sentiments d’isolement, difficultés à manger, bourdonnements, sensation d’irréalité et de ralenti.

Cette expérience du travail de nuit bien sûr était partielle et somme toute stimulante, tandis que dans le réseau de la santé elle demande de grandes forces d’adaptation sur le long terme. Ayant moi-même travaillé dans les cuisines d’un CHSLD de nombreuses années, il va sans dire que je suis très sensible aux conditions de travail dans ce milieu. Pour dire vrai, elles me révoltent. Même après avoir quitté ce job, j’ai continué de connaître à travers l’expérience de ma copine infirmière les ravages des coupures et réorganisations dans ce milieu où, comme on le sait, ce sont en majorité des femmes qui travaillent, portant le système à bout de bras comme le personnage de Pascale Bussières dans Ville-Marie qui accumule les temps supplémentaires et semble presque habiter l’hôpital.

Cette vie sur les feux roulants à laquelle les travailleuses du réseau de la santé s’adaptent tant bien que mal, Monica la partage à sa manière. Être actrice de calibre internationale et mère n’est pas évident. Elle a dû justifier plus d’une fois la présence sur les plateaux de tournage de ses enfants qui la réclamaient d’un océan à l’autre. Bien que les conditions d’existence de Monica n’aient rien à voir avec celles des travailleuses ordinaires, elle m’a surpris en soulignant à grands traits lors de son entrevue l’importance de la lutte politique des femmes pour qui tout reste à faire. Cela est quant à moi la meilleure manière de rendre hommage au film de Guy Édoin dont l’épicentre est le mélodrame d’une mère voyant son enfant chéri chercher désespérément son père absent. Monica était de mon avis pour dire que c’est « la sensibilité de Guy Édoin à la souffrance des femmes » qui rend son cinéma singulier.

Je remercie au passage mon équipe, Johann Baron-Lanteigne à la deuxième caméra, Christopher Langston au montage et Pierre Luc Junet au son.

La
fiction
du réel

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